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Action Chrétienne des Étudiants Russes
L’Action Chrétienne des Étudiants Russes (depuis 1995, ACER-MJO) est un mouvement de jeunesse fondé en 1923 par des émigrés russes qui ont fui la révolution bolchevique. Riche d’une histoire presque séculaire, ce mouvement réunit encore aujourd’hui de nombreux laïcs inspirés par la vision des pères fondateurs d’« écclesialiser la vie ». Tout au long de son histoire, l’ACER a été à l’origine de nombreuses initiatives et entreprises au service de l’Eglise dans des domaines aussi divers que le travail avec la jeunesse, la formation théologique, l’action sociale, le dialogue œcuménique et pan-orthodoxe ou le travail éditorial. De nombreuses personnes ont participé aux cercles, congrès, camps, écoles organisés par ce mouvement et y ont été éveillées à la foi. De même, de nombreuses vocations de pasteurs, théologiens, pédagogues, iconographes, catéchètes, chefs de chœur sont nées au sein de ce mouvement.
Développement historique
Les origines de l’ACER plongent dans la Russie pré-révolutionnaire et les différents bouleversements que connaissent l’Eglise et la société à la fin du XIXème et au début du XXème. L’Eglise, qui sortait d’une longue période de servilité à l’Etat, prépare son concile et d’importantes réformes en son sein sont annoncées ; les milieux culturels sont en pleine effervescence et la religion s’introduit dans les arts et la philosophie. Les rencontres de philosophie religieuse réconcilient les membres de l’intelligentsia avec l’Eglise. Parmi les étudiants, des cercles d’études bibliques voient le jour dans les grands centres universitaires, grâce à l’effort en particulier de missionnaires protestants et de l’organisation américaine Y.M.C.A (Young Men's Christian Association).
L’élan de ce renouveau spirituel, culturel et théologique est brisé par la Révolution mais il peut se prolonger en émigration. Les cercles se reconstituent dans les grands centres de l’émigration (Prague, Belgrade, Berlin, Paris) et sont souvent animés par les « professeurs », ces intellectuels retournés dans le giron de l’Eglise avant la Révolution et expulsés de Russie par les bolchéviques. L’ACER est née précisément de la rencontre de ces intellectuels (le père Serge Boulgakov, Nicolas Berdiaev, Basile Zenkovsky, Paul Novgorodtsev, Simon Frank, Antoine Kartachev) avec les milieux estudiantins, alors totalement désemparés par les événements historiques récents et la perte subite de repères.
L’ACER est fondée formellement en octobre 1923 lors du congrès de Pcherov (bourgade près de Prague) qui réunit les délégués des principaux cercles d’étudiants en émigration et est resté, dans la mémoire de tous les participants, comme un véritable événement spirituel. Lors de ce congrès fondateur, les participants redécouvrent le sens profond de l’Eglise, en particulier lors des nombreuses liturgies eucharistiques célébrées avec une particulière intensité par le père Serge Boulgakov. L’Eglise leur apparaît comme source de vie illuminant et transfigurant tous les domaines et aspects de la vie et de la créativité humaine.
Dans les années qui suivent immédiatement le congrès de Pcherov, le Mouvement s’organise, se structure et développe ses activités : cercles de réflexion, congrès, camps de jeunesse, écoles paroissiales, publications de bulletins et de brochures, voyages missionnaires en faveur des nécessiteux, … Toutes ces activités trouvent leur sens dans l’expérience fondatrice de Pcherov, c’est-à-dire dans la volonté résolue de se placer au service de l’Eglise, en invitant chacun à trouver sa voie pour ce service et à approfondir sa vie ecclésiale.
Le centre des activités de l’ACER se déplace à Paris, où l’Y.M.C.A. met d’abord à disposition un local situé boulevard Montparnasse qui devient le siège du Mouvement. Très vite, en vue de mettre l’accent sur la nécessaire incarnation de la vie chrétienne dans la communauté eucharistique, l’ACER décide d’installer dans ses locaux une chapelle et, en 1928, est fondée la paroisse de la Présentation de la Vierge au Temple. En 1935, l’ACER acquiert son local actuel situé rue Olivier-de-Serres dans le XVe arrondissement,où sont transférés le siège du Mouvement ainsi que la paroisse.
Après la guerre, l’activité du Mouvement se concentre en France, alors qu’un changement d’état d’esprit se fait sentir dans l’émigration russe : il n’y a plus d’espoir d’un retour au pays. La nouvelle charte de 1953 reconnaît l’appartenance du Mouvement à la France, sans négliger la responsabilité du Mouvement vis-à-vis de la Russie souffrante et de la culture russe.
La charte adoptée en 1995 adapte le nom du Mouvement à ses aspirations : « L’Action Chrétienne des Étudiants Russes » devient « ACER — Mouvement de Jeunesse Orthodoxe » pour souligner l’attachement du Mouvement à l’Orthodoxie et montrer son ouverture aux jeunes orthodoxes de toutes origines.
Activités et domaines d’action
A l’origine de la fondation de l’ACER se trouve l’expérience pentecostale vécue par le groupe présent à Pcherov. Les activités du Mouvement et leurs formes apparaissent naturellement et spontanément et évoluent au gré des expériences acquises et des différents besoins de l’Eglise. Les domaines dans lesquels l’ACER a apporté une contribution substantielle sont nombreux et variés :
- le travail avec la jeunesse : Basile Zenkovsky, président du Mouvement durant de nombreuses années, pédagogue talentueux et spécialiste de la psychologie de l’enfance, insiste dès la fondation de l’ACER sur l’importance d’une éducation religieuse de la jeunesse solide pour initier un renouveau ecclésial plus large. Au fil des années, une pédagogie propre au Mouvement se développe et s’exprime au travers de formes concrètes de travail particulières et originales. Parmi celles-ci, il faut citer l’organisation de camps de vacance, qui rassemblent tous les étés (depuis 1929) des enfants âgés de 7 à 17 ans pour faire l’expérience d’une vie communautaire fondée sur un approfondissement de la foi orthodoxe et rythmée par la célébration régulière des offices liturgiques. Le Mouvement insiste également dans ce travail avec la jeunesse sur l’importance de la transmission de l’élément culturel, comme composante essentielle de la construction d’une personne en prise avec les quêtes spirituelles de son temps.
Reportage sur le 1er camp d'été de l'ACER à la Servagère en 1989
- la formation théologique et spirituelle, découle directement du sens de la responsabilité de chacun vis-à-vis de l’Eglise ressenti à Pcherov et demeure une priorité pour le Mouvement. C’est ainsi que l’ACER joue un rôle important dans la création en 1925 de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge (décidée lors d’un congrès de l’ACER) et son animation (les premiers enseignants sont presque tous liés à l’ACER). De nombreux cadres de l’ACER sont formés dans cet Institut et des liens très étroits existent entre l’Institut et le Mouvement durant de longues années. Par ailleurs, les différents cercles, congrès, colloques et camps organisés par le Mouvement s’avèrent être des lieux uniques et efficaces de formation et de transmission de la foi.
- l’action sociale tient une place de première importance dans la vie du Mouvement qui met en place dès sa fondation des services d’entraide aux nombreux nécessiteux dans les dures conditions de l’émigration. Parmi les différentes initiatives émanant de l’ACER dans ce domaine, il faut signaler l’Action orthodoxe, fondée en 1935 par Sainte Marie (Skobtsov) et « l’Aide aux croyants de l’URSS », fondée en 1961 par Cyrille Eltchaninoff pour venir en aide aux croyants persécutés en URSS et à leur famille, et devenue ACER-Russie en 1997 qui soutient des projets sociaux en Russie.
Solidaires avec les chrétiens de l'URSS
- l’œuvre éditoriale avec la maison d’édition YMCA-Press, fondée par les protestants de l’Y.M.C.A. et confiée à l’ACER dans les années 1950, qui publie les œuvres des meilleurs représentants du monde littéraire, philosophique et théologique, alors que toute forme d’édition de ces oeuvres est impossible en Russie soviétique.
- l’engagement pour l’unité pan-orthodoxe, avec la création en 1953 de la fédération mondiale de la jeunesse – Syndesmos et en 1963 du Comité de Coordination de la Jeunesse, qui deviendra plus tard la Fraternité Orthodoxe et plus largement dans le dialogue œcuménique.