L'art de l'icone dans l'émigration

Dans l’émigration, au cours de la première moitié du XXe siècle, beaucoup de personnes se sont mis à écrire des icônes parce que la Russie était un pays fermé. Les voyages en Russie étant impossibles, on ne pouvait y acheter des icônes. Or il y avait un énorme besoin en icônes nouvelles car de nombreuses églises russes furent construites en dehors de Russie durant cette période. Il y avait également beaucoup de fidèles particuliers qui désiraient avoir des icônes pour prier chez eux.

Pour répondre à ce besoin, de nombreux iconographes se mirent à faire des icônes en utilisant les techniques traditionnelles des icônes anciennes. Nous présentons dans cette section les principaux iconographes de l'archevêché. Ils souvent à enseignèrent ces techniques lors d’ateliers hebdomadaires d’iconographie ou de stages intensifs, pour un public très large souvent en dehors des communautés orthodoxes, suscitant un intérêt pour l’iconographie de la part nombreux catholiques voire de particuliers profanes intéressés par l’aspect artistique de l'art de l'icône.

La ville de Paris (paris-atelier.org) organise depuis plus de 50 ans de tels ateliers où enseignèrent Madame Elisabeth Ozoline (que l'on voit dans l’émission d’Orthodoxie du 13/06/1982 ci dessous) ainsi que le père George Drobot puis George Drobot-fils, qui perpétue actuellement cet enseignement à Paris.

Le père diacre maciej Leszczynski enseigne auprès de la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky dans le cadre de « l'école d’iconographie orthodoxe Saint-André-Roublev » avec la bénédiction de Son Éminence le métropolite Jean de Doubna. L’enseignement porte sur les matières indispensables pour comprendre le sens de l’icône, son langage spécifique et sa fonction liturgique dans la tradition de l’Église Orthodoxe. Durant trois ans, les étudiants reçoivent un enseignement en théologie orthodoxe, iconologie, histoire de l’Église, liturgie, architecture des églises et histoire de l’art en général. Les cours pratiques comprennent le dessin académique, le dessin iconographique, la peinture, la calligraphie, ainsi que différents exercices indispensables à l’acquisition des méthodes et des techniques propres aux différentes traditions et écoles iconographiques.

L’icône n’est pas une simple image religieuse ; avant tout, elle est un phénomène liturgique et théologique. Un peintre d’icônes doit être familiarisé avec les différents aspects de la théologie : il pourra ainsi mieux appréhender la nature même de la représentation iconographique chrétienne, et travailler en ayant pleine conscience de ce qu’il fait.