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Archevêque Gabriel (de Vylder)
Monseigneur Gabriel
archives archevêché
L’archevêque Gabriel de Comane (dans le monde Guido de Vylder) est né le 13 juin 1946, à Lokeren, près de Gand, (Belgique), dans une famille flamande de confession catholique-romaine. Après des études secondaires au lycée Saint-Nicolas de Gand, il reçut une formation technique, étant appelé à succéder à son père à la tête de l’entreprise familial. Après avoir accompli son service militaire terminé en 1966, il entra à l’institut des vocations tardives de Courtrai où il étudia jusqu’en 1970. De 1970 à 1974, il étudia la philosophie et la théologie au séminaire de Gand. Pendant cette même période, il fit connaissance avec l’Orthodoxie dans les paroisses orthodoxes russes de Belgique et des Pays-Bas, et cette recherche le conduisit à refuser l’ordination aux ordres mineurs dans l’Eglise catholique. Au mois de janvier 1974, il fut reçu dans la communion de l’Eglise orthodoxe à la paroisse Saint-André à Gand qui relevait à l’époque de la juridiction de l’Archevêché. Jusqu’en 1976, il poursuit sa formation à la section des études morales et religieuses de l’université de Louvain.
Le 5 octobre 1975, après avoir été élevé au lectorat et au sous-diaconat, Guido de Vylder fut ordonné diacre par l’archevêque Georges de Syracuse en la paroisse de la crypte de Sainte-Trinité, à Paris. Le 27 juin 1976, il fut ordonné prêtre par l’archevêque Georges en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, à Paris. L’année suivante, le 18 mai 1977, il était nommé recteur de la paroisse Saint-Jean-Chrysostome à Maastricht (Pays-Bas), une paroisse fondée en 1972 et dont il s’occupera jusqu’en 2003, tout travaillant comme professeur d’histoire des religions, dans l’enseignement secondaire néerlandais, de 1976 à 1997. Dans les années qui suivent, il participe activement à la création d’autres paroisses à Deventer, à Breda et à Anvers, et y assure le travail pastorale, jusqu’à ce qu’elles deviennent ensuite des paroisses indépendantes avec leurs propres prêtres. Il fonde aussi une chapelle à Kollumerpomp, en Frise, à l’extrême nord des Pays-Bas. Le 9 mars 1985, le père Guido fut élevé à la dignité d’archiprêtre par l’archevêque Georges d’Eudociade. Il fut ensuite nommé recteur de la paroisse russe Saint-Alexandre-Nevsky, à Liège, à compter du 1er janvier 1993. Grâce à ses efforts, cette paroisse est maintenant reconnue officiellement par l’Etat belge.
En 1993, le nouvel archevêque, Mgr Serge d’Eukarpie, nomme le père Guido à la tête du doyenné des paroisses de l’archevêché en Belgique, Pays-Bas et Allemagne. A ce titre, de 1995 à 2003, il représenta l’Orthodoxie dans le Conseil des Eglises aux Pays-Bas. Le 11 mai 1994, le père Guido prononce ses vœux monastiques auprès de l’archevêque Serge, en l’église Saint-Serge-de-Radonège à Paris, et reçoit le nom de Gabriel en l’honneur du saint archange Gabriel (fête le 11 juillet). Le dimanche suivant, il est élevé à la dignité d’higoumène. Le 21 mai 1998, il est fait archimandrite. Élu par l’assemblée générale de l’archevêché, en 1994, comme membre du Conseil diocésain, il y siège jusqu’en 2002 en tant que représentant du clergé, puis, de 2002 à 2003, ex officio en qualité d’évêque auxiliaire. Il fut également, de 2000 à 2003, membre de l’officialité (commission de discipline). Il participa notamment, en octobre 1998, à la délégation de l’Archevêché conduite par l’archevêque Serge au Phanar, siège du Patriarcat de Constantinople, pour rediscuter du statut de l’Archevêché au sein du Patriarcat œcuménique, discussion qui aboutira à l’octroi du Tomos de juin 1999.
Toujours à la fin des années 1990, l’archimandrite Gabriel participe également à un pèlerinage diocésain en Terre Sainte et à un autre dans les monastères de Russie. Élu évêque de Comane et auxiliaire de l’archevêque Serge par le Saint-Synode du patriarcat œcuménique, le 1er janvier 2001, il est ordonné à l’épiscopat, le 24 juin 2001, en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, à Paris. À la suite du décès de l’archevêque Serge, survenu le 22 janvier 2003, il assure provisoirement l’intérim à la tête de l’archevêché en tant que locum tenens. Il est alors confronté à de violentes attaques mettant en cause à la fois sa personne et le statut canonique de l’Archevêché au sein du patriarcat de Constantinople. La diffusion d’une lettre adressée par le patriarche de Moscou Alexis II, le 1er avril 2003, aux « paroisses de tradition russe en Europe occidentale » pour leur proposer une nouvelle structure d’organisation ecclésiale dans la juridiction du Patriarcat de Moscou suscita de fortes tensions auxquels il dut faire face.
Élu à la tête de l’archevêché par l’assemblée des délégués clercs et laïcs le 1er mai 2003, au second tour de scrutin, avec une large majorité (134 voix sur 168 votants), Mgr Gabriel fut élevé à la dignité d’archevêque par le Saint-Synode du Trône œcuménique, le 3 mai, et nommé par le patriarche Bartholomée exarque patriarcal. Son intronisation solennelle eu lieu, le 1er juin, en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky.
Intronisation de Monseigneur l'Archevêque Gabriel : 1ère partie
Intronisation de Monseigneur l'Archevêque Gabriel : 2ème partie
A partir de cette date il préside aux destinées de l’Archevêché, exerçant la présidence du Conseil diocésain, de quatre Assemblées générales clérico-laïques (2004, 2007, 2008, 2010), de plusieurs assemblées pastorales ainsi que des conférences diocésaines, mises en place à son initiative. En plus de sa charge à la tête de l’archevêché, Mgr Gabriel exerce les fonctions de recteur de l’Institut de théologie Saint-Serge, de 2003 à 2013, de recteur de la paroisse du Christ-Sauveur à Asnières, de 2003 à 2011, et de recteur de la paroisse de la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, de 2009 à 2013.
Mgr Gabriel a cherché à manifester la présence de l’Archevêché sur la scène inter-orthodoxe. Il a ainsi effectué plusieurs visites au siège du Patriarcat œcuménique. Il a participé à des délégations officielles au côté du patriarche Bartholomée auprès de l’Eglise de Géorgie, à Tbilissi, en 2004 et 2006, et auprès de l’Eglise orthodoxe russe, à Kiev, en juillet 2008. Il s’est rendu en visites officielles auprès des Eglises de Pologne en mai 2008, et de Finlande en février 2005. Il a reçu et rencontré à Paris le patriarche Bartholomée à trois reprises (février 2007, avril 2009 et avril 2011), mais aussi le patriarche de Moscou Alexis II en octobre 2008, le métropolite Sawa de Varsovie en septembre 2004, le métropolite Léo de Finlande en août 2004. Il avait présidé un pèlerinage diocésain en Terre Sainte en octobre 2011, au cours duquel il avait été décoré par le patriarche Théophile III de Jérusalem de la croix de chevalier du Saint-Sépulcre.
Les neuf années passées par Mgr Gabriel à la tête de l’Archevêché ont été marquées par de nombreux événements, certains radieux et porteurs de grâce (ainsi Mgr Gabriel s’est rendu en visite dans toutes les paroisses et communautés de l’Archevêché sans exception, il a présidé plusieurs consécrations de nouveaux lieux de culte à travers l’Europe, dont notamment la nouvelle église du monastère Notre-Dame-de-Toute-Protection à Bussy-en-Othe, il a ordonné une quarantaine de prêtres et diacres), d’autres plus sombres (la prise de force de l’église de Biarritz et le procès qui s’en suivit, le passage au patriarcat de Moscou des paroisses de Perpignan, Lyon, Altéa et Charleroi, la perte de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice attribuée par décision des tribunaux civils à l’Etat russe), et il est, sans conteste, trop tôt pour apporter une appréciation définitive à toute cette période. L’acceptation dans la juridiction de Constantinople de plusieurs paroisses orthodoxes de Grande-Bretagne, conduite par leur évêque de l’époque, Mgr Basile (Osborn), et leur intégration au sein de l’Archevêché a constitué de la part de Mgr Gabriel un acte courageux qui visait à permettre à ces communautés de continuer à mener leur vie liturgique et pastorale dans la paix et la conformité à l’héritage spirituel de leur fondateur, le métropolite Antoine de Souroge, ce qu’elles n’estimaient plus possible de réaliser dans le cadre de leur précédent rattachement canonique. La proclamation solennelle de la glorification du père Alexis Medvedkov, ainsi que du père Dimitri Klépinine, de mère Marie (Skobtsov) et de leurs compagnons Élie Fondaminsky et Youri (Georges) Skobtsov, canonisés par le Saint-Synode du Patriarcat œcuménique à la demande de Mgr Gabriel, le 16 janvier 2004, fut, sans aucun doute, un moment marquant, comportant une portée particulière pour l’Église orthodoxe en Occident comme pour l’Église universelle. Il s’agissait de la première canonisation de saints de l’Église orthodoxe ayant vécu en Europe occidentale à l’époque moderne. Mgr Gabriel présida la liturgie solennelle de glorification, les 1er et 2 mai 2004, en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky.
La santé de l’archevêque Gabriel qui avait été soigné pour une tumeur cancéreuse aux poumons au début de l’année 2011 s’est rapidement détériorée dans la deuxième moitié de l’année 2012 du fait de séquelles du traitement de chimiothérapie. Depuis son départ à la retraite, en janvier de cette année, Mgr Gabriel s’était installé dans sa maison auprès de l’église de Maastricht et il continuait à suivre un traitement médical très lourd. Quelques jours avant son décès il avait du être placé dans la maison d’accueil et de soin « De Keerderberg ». Après une soudaine détérioration de son état, il est à nouveau transféré, le 24 octobre, à l’hôpital académique de Maastricht (AZM). C’est là qu’il s’est éteint dans la nuit du 25 au 26 octobre. Dès l’annonce de son décès, le métropolite Emmanuel a diffusé le message suivant : « Je viens d’apprendre une douloureuse nouvelle et souhaitais la partager immédiatement avec vous. L’archevêque Gabriel est décédé. Prions pour le repos de son âme et que sa mémoire soit éternelle. »
Le corps du défunt archevêque a été placé dans l’église de Maastricht, dans la soirée du 26 octobre, puis a été transféré à Paris en milieu de semaine. Les obsèques de Mgr Gabriel furent célébrées en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, sous la présidence du métropolite Emmanuel, qui administrait temporairement l’Archevêché. L’inhumation eut lieu ensuite dans la crypte de l’église du cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), où reposent ses prédécesseurs, les métropolites Euloge et Vladimir ainsi que les archevêques Georges (Tarassoff), Georges (Wagner) et Serge (Konovaloff).
« Voici donc venu le moment de me séparer de vous. […] Par delà les tribulations de toutes sortes, ayez toujours confiance et espérance dans la Parole de Dieu qui est le gage de notre salut et l’affermissement de notre Eglise. La liberté de l’Église et l’universalité de la foi orthodoxe sont les deux trésors que j’ai cherchés à conserver, à l’exemple de mes prédécesseurs à la tête de cet Archevêché. Et cela, pour nous permettre de nous concentrer sur ce qui, aux yeux des disciples du Christ, doit constituer l’« unique nécessaire » : « Cherchez le Royaume de Dieu et Sa justice », comme nous le commande le Seigneur Lui-même (Mat 6,33). Ma dernière parole sera pour vous demander de garder votre amour et votre unité. C’est là le trésor le plus précieux de notre Eglise. Daigne le Seigneur « vous donner un esprit de sagesse » et « illuminer les yeux de votre cœur pour vous faire voir quelle espérance vous ouvre Son appel » (Eph 1, 17-18) » (lettre pastorale de Mgr Gabriel, datée du 8 janvier 2013).
Voici un extrait d’une lettre pastorale de Monseigneur publiée pour la fête de Pâques 2012:
« …Lorsque nous regardons nos vies, la vie de tous les hommes de la terre, nous sommes tentés par la tristesse et nous pourrions dire comme l’Ecclésiaste : « Tout est vanité et poursuite du vent » (Ec II,17). Que de malheurs, combien d’amours qui se brisent ! La maladie grave, l’accident inattendu, la vieillesse où tout décline sont autant de sujets d’accablement. Beaucoup de jeunes doutent de leur avenir et sont envahis par l’angoisse, cherchant quelquefois des substituts sans lendemain.
Face à ces peurs, face à ces angoisses, il nous faut nous souvenir qu’avant Pâques il y a le Vendredi de la Passion ! Il nous faut repenser à Gethsémanie – « Mon âme est triste jusqu’à la mort » – et à la crucifixion – « Mon Dieu pourquoi M’as-Tu abandonné ? ». Alors nous comprendrons que la Résurrection n’est pas une simple et aimable fête de famille que l’on oublie dès le lendemain, mais un véritable jaillissement, une hymne à la vie et à l’amour ! Si le Christ a accepté la souffrance, l’abaissement (la « kénose »), l’exclusion, le rejet, la terrible solitude, l’abandon de ces apôtres et, en final, la mort sur la Croix, c’est pour qu’au travers du mystère de la Résurrection qui a suivi nous n’ayons plus peur ! … »