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Paroisse de la Résurrection du Christ, Belfort
L’histoire de paroisse orthodoxe de la Résurrection du Christ à Belfort commence par l’arrivée des émigrés russes fuyant la révolution bolchevique. Venus en France, ils s’installaient dans les régions où il y avait du travail. Ce furent souvent des sites métallurgiques ou industriels comme Belfort. Les communautés russes s’organisaient peu à peu et créèrent des paroisses orthodoxes. Les débuts de la paroisse de Belfort furent difficiles, comme le relate le métropolite Euloge, dans ses mémoires. Les premiers prêtres arrivèrent en 1925 et ne restèrent que quelques mois. Les offices étaient célébrés à Sochaux dans une salle prêtée par l’amicale de Peugeot. L’association cultuelle a été déclarée à la préfecture en mars 1927.
L’archimandrite Andronique (Elpidinsky) resta cinq ans à Belfort et desservait plusieurs paroisses de l’Est de la France, de Dijon à Strasbourg. Lorsqu’il partît s’occuper des communautés russes aux Indes en 1930, il fût remplacé par le père Stéphane (Timtchenko) qui devint plus tard évêque de Stockholm. Le père Jacques Protopopov, issu de la communauté russe de Vichy, lui succéda deux ans plus tard jusqu’en 1938. Puis vint le père Sylvestre (Haruns), futur archevêque de Montréal. A cette époque, la paroisse fut également desservie par le futur évêque Paul et le père Elie Mélia, d’origine géorgienne. Pendant la Seconde guerre mondiale de nombreux russes quittèrent la région.
Le deuxième période de l’histoire de la paroisse commence après la Seconde guerre mondiale avec l’arrivée à Belfort du père Eugène Popoff. Il y restera jusqu’à son décès en 1983. La communauté orthodoxe acheta, en 1949, la maison et le terrain situé 15, rue du Berger et aménagea une église dans l’ancien garage. La situation matérielle était assurée mais la communauté orthodoxe déclinait. Les aînés vieillissaient et mouraient, les jeunes s’intégraient peu à peu dans le monde et ne venaient plus aux offices. Lors du 50-ème anniversaire de l’ordination de père Eugène en 1981, la presse locale faisait état du déclin de la communauté, parlant de « maigre assemblée » et de « communauté fantôme ».
Après le décès du père Eugène, le 7 août 1983, la paroisse n’avait plus de prêtre sur place. Son avenir était incertain. L’éventualité d’une fermeture a été envisagée par l’administration diocésaine. Mais pour les prêtres qui venaient célébrer à Belfort une fois par mois, il restait un espoir de survie. Deux raisons à cela : d’une part, l’existence d’une importante communauté serbe arrivée dans la région à la fin des années 1970 ; d’autre part, la présence assidue de français et d’alsaciens de souche qui ont trouvé ou retrouvé la foi chrétienne par l’Eglise Orthodoxe.
Le renouveau se fera sous l’impulsion du père Nicolas Rehbinder à partir de 1986, avec le soutien de l’administration diocésaine et l’aide de Dieu. En 1990, la maison d’habitation est rénovée et aménagée en trois appartements dont l’un pour le prêtre, un autre comme salle paroissiale. Deux ans plus tard, la paroisse entreprend la construction d’une nouvelle église. La première pierre est posée en mai 1992. Grâce au savoir-faire des paroissiens serbes et la participation de tous, elle est achevée en moins de deux ans. Parallèlement, la chapelle orthodoxe située dans le château de Montbéliard est fermée par la municipalité et l’iconostase, peinte par la princesse Lwoff, est déplacé dans la nouvelle église de Belfort. Celle-ci fut consacrée le 6 mars 1994 par Monseigneur Serge, Monseigneur Paul et Monseigneur Dositej de l’Eglise serbe.
Ce nouveau départ s’accompagna du retour d’un prêtre à demeure à Belfort. Il y eut d’abord le père Emmanuel Babus de 1994 à 1997, suivi du père André Wade de 1997 à 2003 et du père Igor Koritsky de 2003 à 2009. Ces années-là furent également marquées par la venue de nouveaux arrivants des pays de l’Est. Ce renouveau, après une mort annoncée, d’autres paroisses orthodoxes l’ont connu ou le connaissent. Il nous montre qu’une paroisse ne se réduit pas à une église avec un toit, des murs et des icônes. Elle ne se réduit pas à des offices, aussi beaux soient-ils. Pour qu’une paroisse vive, il faut que les paroissiens participent à la vie de l’Eglise, non pas en tant que membre d’une institution mais en tant que membre du Corps du Christ et avec l’aide de l’Esprit-Saint. Entre 2011 et 2013, l’église a été ornée de peintures murales par l’iconographe russe Yaroslav Dobrynine, qui a également décoré les églises des monastères de Saint-Antoine dans le Vercors et de la Protection de la Mère de Dieu à Bussy-en-Othe. Depuis 2011, la paroisse est desservie par le père Alexis Meistermann.